Le trompettiste Ibrahim Maalouf sort un album intitulé
« 40 Mélodies ». À cette occasion, il a invité une quinzaine d’artistes pour célébrer l’amitié et l’amour de la musique. Une ode au bonheur et à l’universalité.
Grand complice, François Delporte est le guitariste d’Ibrahim Maalouf depuis plus de dix ans. Ensemble, ils ont décidé de faire un disque.
« Lorsque l’on est tous les deux sur scène, lui avec sa guitare et moi avec ma trompette, je trouve que cela sonne bien », explique Ibrahim Maalouf.
« Pour cet album, je voulais garder les choses les plus importantes : les mélodies, l’amitié et nos deux instruments », poursuit-il.
Entre jazz et musique de films, Ibrahim Maalouf n’en finit pas de surprendre.
« J’écoutais mon père jouer de la trompette à la maison »
Ibrahim Maalouf a grandi dans un univers musical. Sa mère est pianiste, son père trompettiste. « J’écoutais mon père jouer chez nous », se souvient-il. Sa vocation initiale n’était pourtant pas la trompette. « Je voulais être architecte pour reconstruire le Liban », pays de son enfance.
« J’ai passé plus d’un quart de ma vie là-bas. Je me rendais dans mon village situé dans les montagnes ». Sur l’album, Ibrahim Maalouf a repris son titre « Beirut », ville où il est né. « C’est un morceau que j’ai composé quand j’avais 12 ou 13 ans.
Il était déjà présent sur mon troisième album. J’ai voulu en faire une nouvelle version », poursuit-il. « 40 Mélodies » est une sorte de mélange de mes compositions ». Ibrahim Maalouf a voulu que les arrangements soient « épurés et apaisants ». Comme une bulle de douceur et de créativité.
« Oum Kalthoum était une femme extraordinaire »
Hommage aux femmes. Ibrahim Maalouf célèbre celles qui l’ont inspiré. Parmi elles, la chanteuse égyptienne Oum Kalthoum, est une figure de proue. « Elle a eu une vie fascinante. C’était une femme extraordinaire, au sens étymologique du terme », souligne Ibrahim Maalouf.
Le musicien lui avait consacré un album intitulé « Kalthoum » en 2015. Autre chanteuse, autre figure marquante. Dalida a inspiré différemment Ibrahim Maalouf. Dans « 40 mélodies », il a créé une nouvelle interprétation de la mythique chanson « Salma ya salama ». « Dans ma famille, on m’a dit que ça serait beau de réaliser un projet autour de Dalida ».
Ce fut chose faite en 2017 avec « Dalida by Maalouf ». « Ma grand-mère l’adorait. Elle a vécu en Égypte et a côtoyé Dalida et ses proches ».
« J’ai toujours été très curieux des cultures du monde entier »
De nombreux artistes ont participé à l’anniversaire musical d’Ibrahim Maalouf. Matthieu Chedid, Sting, Marcus Miller... « J’ai déjà collaboré au moins une fois avec eux. Certains sont mes amis ». « Nous avons travaillé pendant le confinement.
Tout le monde était chez soi et joignable pour répéter ». La musique comme acte de résistance. « J’ai toujours été très curieux des cultures du monde entier », explique Ibrahim Maalouf. Le compositeur cubain Arturo Sandoval ou le clarinettiste grec Vassilis Saleas font aussi partie de l’aventure et sont des collaborations artistiques précieuses.
Ibrahim Maalouf est également compositeur de musiques de films. « J’aime travailler pour le cinéma », aime-t-il à rappeler. « La musique accompagne notre quotidien. Le septième art est une sorte de témoignage du monde dans lequel nous vivons ». À travers cet exercice, le trompettiste apprécie « le travail d’équipe » et l’ambiance des plateaux de tournage.
« Une mélodie est quelque chose qui reste beaucoup plus longtemps que tout le reste »
La mélodie est chère au cœur d’Ibrahim Maalouf. « Il y a des mélodies qui existent depuis des siècles voire des millénaires. Elles ne sont jamais mal réinterprétées contrairement aux mots qui peuvent changer de sens selon les époques », confie-t-il. « Une mélodie est quelque chose qui reste beaucoup plus longtemps que tout le reste », conclut-t-il.
Ces « 40 Mélodies », sorties en plein milieu du second confinement, sont jouées dans l’allégresse.